Les commémorations se multiplient, les initiatives autour de l'entente franco allemande fleurissent. Cela devient le thème unique de rencontre et d'échanges.
Il y a une quinzaine de jours, un groupe d'élèves du pays de Seine a rencontré un groupe d'élèves d'un conservatoire allemand; Ils se sont rendus au cimetière allemand, puis au cimetière français et on terminé la journée à la nécropole du HWK.
Quelques temps plus tard, une délégation d'élèves de la Realschule de Bonndorf en Forêt Noire a fait avec les élèves du collège Cassin, quasiment le même parcours avec une halte supplémentaire à l'Abri Mémoire.
Certes, la Grande Guerre est au programme des élèves de troisième, effectivement, il ne faut pas oublier. Il est évident, nécessaire et louable de se souvenir, afin de préserver la paix. Les associations d'anciens combattants, le savent et sont toujours sur le terrain à soutenir toutes les initiatives de commémoration avec gerbe et porte-drapeau et protocole.
Les élèves, eux sont plutôt indifférents, voir insensibles, on rit en foulant un cimetière où reposent 9000 soldats, on rit toujours face aux tombes du HWK. Est-ce un manque d'empathie? Ou ces guerres sont-elles déjà trop anciennes pour résonner dans le coeur des collégiens? Comment dans ce cas, espérer aller vers une paix durable, et mondiale?
Les commémorations sont de plus en plus nombreuses, les anniversaires se succèdent. En juin 2014 c'est les 70 ans du débarquement, en août, c'est les cent ans du début de de la grande guerre. Jamais on a autant commémoré et pourtant on est à nouveau proche d'une guerre aux frontières de l'Est.
Aujourd'hui on vote, on vote pour une Europe en devenir, pour une Europe fragile, qui est encore loin d'être un Pays, un Etat. Ce n'est encore qu'un amalgame de règles communes, de consensus, où chaque pays en veut pour son argent, où chaque pays veut le meilleur pour lui-même, raisonne Nation et non Europe. Il faudra du temps, encore beaucoup de temps pour fabriquer le "pays" Europe.