C'est le grand dilemne, doit -on, peut-on financer la culture, la Culture avec un C celle qui n'est malheureusement comprise et appréciée que par une poignée d'initiés. Le problème c'est que tous les cernéens paient, les habitants de la com'com et quelqe part tous les alsaciens. Plus de 500 000 € de subventions c'est beaucoup.
La culture n'a pas de prix, et ce que le public aime n'est sans doute pas culturel, juste populaire, comme les concerts de musique country, la volks allemande, la musique classique, les orchestres locaux, manifestations qui remplissent la salle. Finalement, un outil comme le Grün est destiné à tout le monde, à tous les cernéens, qui le financent à plus e 50%, mais combien vont au spectacle? On a beau dire, aller au spectacle reste encore un evènement rare, pour la majorité des gens.
Article paru dans l'ALsace aujourd'hui:
Thierry Bilay,président de l'association de l'Espace Grün a mené son Ag avec calme et neutralité et un brin d'optimisme. Il a beau défendre bec et ongle le bilan de l'Espace Grün, c'est un exercice très difficile qu'il a mené seul face à un auditoire particulièrement étoffé. Car les chiffres ne cachent rien, ni la baisse de fréquentation pour le cinéma et pour les spectacles, ni un résultat financier toujours déficitaire.
En ce qui concerne la fréquentation, la crise économique doublé d'une programmation cinématographique sans grosse sortie comme par exemple « bienvenue chez les Ch'ti » expliquerait la défection cinéma seulement 24 000 spectateurs. Idem pour les spectacles. Au total il y a eu 1035 manifestations au Grün fréquentées par 60 000 personnes. Ces chiffres rejoignent ceux des débuts du Grün en 2001/2002.
En ce qui concerne le bilan financier, il est toujours fortement déficitaire et frôle les 100 000.-€ cumulés. Pourtant, le Grün a pris des mesures difficiles, un licenciement économique et une rupture conventionnelle de contrat, des économies partout où c'était possible, un déficit réduit à 11 000.-€ certes, mais aucun signe de véritable redressement. Le cabinet Schmitt commissaire aux comptes met lui aussi un bémol à son rapport en signalant que la provision pour risque est insuffisante, il manque 25 000.-€.
Le budget prévisionnel s'établit à 806 200.-€ « c'est un budget à minima » précise Thierry Bilay qui inclut plus de 520 000.-€ de subventions.
Cela alors que les collectivités annoncent toutes des réductions budgétaires, celui de la culture étant le premier à rétrécir. Ainsi, Pierre Vogt mercredi soir, a annoncé la fin des subventions directes ((28000.-€) et a refilé le bébé aux élus locaux, à eux de puiser dans l'enveloppe allouée dans le cadre des contrats de territoire. Avec Pierre Vogt, les coups de semonce s'accumulent, Jean Pierre Wipf président de la FAC, insiste sur le fait que le Grün est la seule salle de Cernay qui permet les manifestations festives et de loisirs. Pendant ce temps, Jean Paul Omeyer ronge son frein, c'est à lui de par ses casquettes de premier adjoint au maire, de premier vice président de la com'com et de vice président du conseil régional que revient le mot de la fin. Et il n'est pas tendre: »Il n'est pas illégitime, ni incongru que les financeurs demandent des comptes, y compris la chambre régionale des comptes. Nous sommes donc amené à entrer dans un dialogue de gestion et à mettre en place un comité de programmation. Il est important de choisir des spectacles qui plaisent au public. » Dans le budget prévisionnel de l'Espace Grün, la ville subventionne le Grün pour 400 000.-€ et la com'com pour 50 000.-€, (dans le budget prévisionnel de l'Espace Grün) mais comme le rappelle Jean Paul Omeyer, les budgets ne sont pas encore votés, la décision sera prise prochainement. Il conclut en souhaitant à l'Espace Grün « une année culturelle riche et surtout fréquentée. » Un souhait qui résonne comme un ultime avertissement.
Thierry Bilay reste malgré tout optimiste:"On trouvera des solutions avec les moyens qui sont les nôtres. Il faut que les esprits s'apaisent."